L'imposante flore s'était emparée de leur vision depuis si longtemps qu'ils en avaient arrêté de compter les jours. Ils avaient abandonné leurs baraques au cœur de la forêt lorsque les marécages avaient pris de la profondeur et que les chemins étaient devenus trop étroits pour elles. Ils avaient seulement emporté le nécessaire.
L'humidité était l'ennemi principal du peuple du feu, et l'air de leur environnement actuel en était imprégnée. Ganimée sentait la boue des marécages glisser contre ses bottes cuirassées partageant désormais la même teinte véreuse que le sol. Malgré les protections qui le recouvraient, son visage n'était pas épargné, la fine brume gelait sa peau qui avait pour effet de la piquer de milliers d'aiguilles chaque seconde. Dans cette douleur, ils étaient chanceux que ce brouillard ne fut pas suffisant pour cristalliser leur corps, néanmoins, il l'était assez pour affecter leur respiration.
Ganimée s'appuya contre un tronc d'arbre parmi des centaines d'autres, inspirant et expirant à une grande vitesse afin de reprendre une respiration régulière. Il contempla le buisson à ses pieds où les feuilles elle-mêmes suintaient à grosses gouttes. La chaleur humide affectait tant ses poumons que du sang avait remplacé sa salive qu'il essuyait discrètement pour éviter les regards inquiets. Grimber toussa avant de dire d'une voix enrouée :
- Nous devrions faire une pause, nous arrivons à peine à respirer.
- Hmpf... Laioz croisa les bras, vous, les agunas, vous souhaitez vraiment mourir jeunes.
- Tu ne ressens pas ce que l'on ressent, répliqua Grimber.
- C'est vrai, continua Nero, mais pour une fois, le gamin n'a pas tord. Vous choisissez toujours très mal vos moments faire une pause. Malgré mon intense fatigue, ce serait imprudent de s'arrêter en plein milieu de cette forêt, vous crachez du sang et le poignet du petit soldat est cristallisé.
À l'entente de l'affectueux surnom, tous se retournèrent vers Elisiah :
- Est-ce vrai, Elisiah, votre poignet est cristallisé ? Demanda Ganimée.
- Oui, Elisiah baissa la tête, ma première protection s'était déchirée, mais j'ai pu en remettre une nouvelle dans la grotte où nous avons rencontré l'aguna.
Quelques jours auparavant, à bout de vivres, un aguna leur était venu en aide au milieu de cette forêt. Ils n'avaient guère pu nier leur surprise à cette rencontre, tant sur sa présence dans ces denses marécages que sur son piteux état. Sa peau, à la fois craquelée et sale, rendait son apparence plus vieille qu'il ne l'était sûrement, et ses cheveux crépus semblaient ne pas avoir été coiffés durant de nombreuses années.
Pourtant, son pauvre physique se portait mieux que son état psychologique ; ne converser avec quiconque durant des années limitait la spiritualité de l'âme malgré la sagesse qu'il avait acquise. Bien qu'il eut perdu sa capacité de langage, il fredonnait un air étrangement similaire à la chanson de Nero. Ganimée n'éprouvait rien que de l'admiration face à cette leçon de vie. Il appréciait la solitude mais il se savait incapable de survivre dans un tel environnement.
L'aguna au nom inconnu logeait une grotte : l'endroit le moins humide des alentours. Malgré les questions du groupe laissées en suspens, ils en avaient déduit qu'il chassait des animaux et les séchait afin de se nourrir. Perplexes, Ganimée et Grimber avaient remarqué son regard insistant à leurs égards. En lui demandant s'il ne s'était jamais engagé dans l'armée, il avait répondu par un hochement de tête. Ils n'étaient restés qu'une nuit, puis avaient pris, avec son accord, quelques unes de ses denrées et armes.
Avant qu'ils ne partent, il avait pointé au Nord Ouest, comme s'il savait où ils se dirigeaient. Même s'il était sous l'emprise d'une légère folie, ils avaient décidé de suivre son indication ; il s'agissait de leur unique piste.
Ganimée et Grimber s'approchèrent de Elisiah, les vellams, également curieux, furent de même. Grimber attrapa le bras du plus jeune soldat pour observer sa blessure, à travers la protection, il vit la peau cristallisée en forme de croix et haussa la voix :
- Pourquoi ne l'as-tu pas dit plus tôt ? Nous nous sommes tous mis d'accord dès l'entrée de cette forêt, marqua-t-il une pause, on se dit tout nos maux !
- Je suis désolé, Elisiah baissa la tête, mais ça ne me fait plus mal. Puis, je peux toujours bouger mon poignet pour tenir mon épée en cas d'attaque, c'est ce qui compte.
- Capitaine Grimber a raison, ajouta Ganimée, nous ne pouvons pas nous permettre de tels silences.
Nero gloussa faussement discret et regarda du coin de l’œil le Général qui le fixait d'un air interrogateur. À la place de répondre par des mots, le vellam toucha l'épaule, couverte, et fraîchement guérie de Ganimée. Ce dernier sursauta avant de froncer les sourcils imperceptiblement. Nero fendit son visage d'un sourire amusé et tourna son attention vers les deux autres agunas :
- Ahaha ! C'est vrai gamin, tu devrais t'exprimer plus, continua Nero, prend exemple sur moi.
- Tu es loin d'être le meilleur exemple, affirma Laioz les bras croisés.
- Tu me blesses Laioz, sourit Nero narquoisement, je suis le meilleur orateur.
- Le meilleur pour dire n'importe quoi, c'est certain, lança Grimber sarcastique.
- Ce qui est fait est fait, pointa Ganimée, Elisiah, essayez de prendre moins sur vous, nous n'arriverons pas à destination si nous agissons comme nous le faisions quelques semaines auparavant.
- Je le ferais, Général.
Elisiah avança, suivi de peu par Grimber et Laioz. Ces derniers jours, sa colère s'était dissipée, néanmoins, son cœur se serrait à n'importe quelle pensée qui l'importunait. C'était la tristesse qui avait envahi son esprit. Chaque seconde, il essayait de ne pas la laisser s'échapper. Il sentait sa présence inutile, ici, ou ailleurs, il était si incapable qu'il en décevait son propre Général. Il expira, espérant que sa peine s'apaiserait bientôt et que son deuil prendrait fin. Rattrapé par Laioz et Grimber, Elisiah se concentra sur la route. Son ami, comme s'il avait compris ce qu'il ressentait à cet instant, lui tapota gentiment le dos pour le réconforter. C'est alors, que par la simple chaleur d'une main, une fine fumée vaporeuse fuit de ses yeux.
En retrait, Ganimée tenta tant bien que mal de contrôler sa toux, sous le regard continuellement narquois de Nero :
- Tu devrais appliquer les conseils que tu donnes pour tes soldats à toi-même, dit Nero sa main collée sur l'épaule de Ganimée.
Ganimée ne répondit pas, préférant économiser son souffle pour des conversations plus fondamentales. Il était incommodé par la proximité du vellam à son égard qui était pour sa part, curieusement à l'aise. Cependant, Ganimée savait qu'il était vain d'argumenter sur ce point puisque Nero n'écouterait pas ses réclamations. Nero se mit à rire :
- Je serais inquiet de l'avenir de tes soldats s'il t'arrivait quoi que ce soit, mais bon-
- Shhh... coupa Ganimée.
L'attention de Ganimée s'était tournée vers le bruissement anormal des feuilles à l'est de leur position.
Aucun vent fort ne les mouvait, le son d'éclaboussures de la boue sur le sol ne s'accordait pas aux pas d'un animal.
Un humain.
Les sens des plus jeunes s'étaient éveillés aussitôt, leur épée déjà en main, Grimber et Elisiah s'étaient postés devant l'enfant vellam. Leur réaction était sans doute exagérée, peut-être rencontreraient-ils de nouveau un aguna comme celui qui les avait aidés plus tôt mais, la prudence était une preuve de vaillance. Ganimée sortit à son tour son épée et confia une dague, que le vieil aguna lui avait offert, à Nero. Il saisit la dague et cacha sa surprise avec son sourire indélébile.
Les pas étaient de plus en plus proches, de plus en plus bruyants. Par la différence de lourdeur des pas, Ganimée comprit qu'ils n'appartenaient pas à une même personne. Si leur but était la discrétion, ils avaient échoué. L’ouïe fine de Ganimée avait perçu l'arrêt des enjambées, qui avaient été remplacées par un étirement qu'il ne connaissait que trop bien :
- Baissez vous ! Ordonna Ganimée.
À la hâte, Ganimée s'accroupit en entraînant Nero par le bras qu'il avait attrapé. Une flèche frotta les airs pour aller s'enfoncer dans le tronc d'un arbre bien plus haut qu'eux. Ils attendirent quelques secondes, aucune autre flèche ne fut tirer. Nero se releva tout en observant la main protégée de Ganimée lâcher peu à peu la pression qu'elle avait sur son membre :
- Tout ça pour ça, dit Nero.
Le Général se redressa lorsqu'une voix inconnue fendit l'atmosphère :
- J'aurais pu l'avoir cet oiseau, tu m'as encore déconcentré !
- Tu te déconcentres seule, répondit un ton grave et masculin, tes pas sont trop lourds, tu fais fuir toutes les bêtes. Tu n'as pas vu que nous n'étions pas seuls non plus.
Les deux silhouettes étaient apparues sous les yeux ébahis des agunas et vellams qui n'avaient jamais vu d'êtres humains arborant ces couleurs. Les deux étrangers étaient imperturbablement en pleine conversation, ou plutôt, la jeune femme était dans une conversation à sens unique :
- Ahahahahahah ! Rit-elle en posant ses mains pleines de son arc et ses flèches sur ses hanches, bien sûr que je les ai vus, je n'ai rien dit pour savoir si, toi, tu les avais remarqués, après tout, je suis la guerrière, tu es le chasseur. Nous devons apprendre.... de nos disciplines respectives...
Malgré leur étonnement, les deux vellams et Grimber avaient haussé leur sourcils avant de soupirer. Ganimée et Elisiah avaient préféré examiner la scène. L'homme imposant s'était avancé vers eux, sans expression, permettant au groupe de mieux l'analyser. Vêtu d'une simple jupe faite en plumes de corbeaux, celle-ci contrastait avec sa peau aussi blanche que neige, qui lui attribuait une pureté singulière en dépit de sa masse musculaire écrasante, et des quelques cicatrices parcourant son torse. Ses lèvres pointées vers les bas et sa mâchoire marquée affichaient la fatigue de la vie. Seuls ses yeux bleus azurs brillaient avec vivacité. Bien que teintés de tristesse, ils étaient accompagnés par trois piercings accrochés à une même oreille. Ils étaient ornementés d'une pierre bleue nuit qu'un aguna ne pouvait nommer. Ainsi, Elisiah nota que la partie gauche du crâne de l'homme était rasée et tatouée de vagues tribales, laissant ses cheveux mi-longs blancs caresser sa nuque et son épaule droite.
La jeune femme n'avait rien à envier de son compagnon, malgré son petit gabarit, ses muscles abdominaux avaient été également longuement travaillés. Une peau violette et des yeux gris clairs déterminés, elle s'accordait avec la nature grâce aux fleurs recouvrant ses intimités, et par ses longs cheveux sauvages couleur acajou qu'elle avait attachés d'une liane. Différemment de l'homme, des piercings paraient non pas ses oreilles mais chaque côté de sa lèvre inférieure, l'aspect noir et pointu de leur pierre ne la rendaient que plus intimidante.
Elle s'était avancée de quelques pas et les observait attentivement. Ganimée pouvait deviner ce qui effleurait l'esprit de la femme, elle non plus n'avait sûrement jamais rencontré de personne portant leur couleur, la surprise et la curiosité avaient dû l'envahir autant qu'elles les avaient conquis. En ayant conscience de leur état et des cernes qu'ils exposaient, leurs races devaient paraître bien faibles aux yeux de ces inconnus :
- Regarde Aslio, ce sont des vellams et agunas ! À part le vieux fou, j'en avais jamais vus, et toi ? S'écria la femme.
- Non... répondit le dénommé Aslio.
Naturellement, les yeux des agunas et vellams s'écarquillèrent à la mention de leur propre peuple dans la bouche d'une tribu étrangère tiers. Grimber rassembla son courage pour s'exprimer :
- Comment connaissez-vous nos peuples ? Fronça-t-il les sourcils.
- Évidemment ! Vous êtes nos ancêtres !
- Comment est-ce possible ? Continua le Capitaine.
- Je suppose que du bleu et du rouge donne du violet ahahah ! Rit la jeune femme.
- Tu veux dire qu'un aguna et un vellam pourrait procréer ? Commença Nero. Je crains ma chère dame, que cela soit compliqué si on ne peut même pas se toucher à main nue.
- Nos ancêtres devaient sûrement être plus intelligents que vous l'êtes, ahah. D'ailleurs, je ne me suis pas présentée, changea-t-elle de sujet sous les regards toujours incrédules du groupe, je m'appelle Nafu, je suis originaire de la tribu des Parppils. Lui, c'est Aslio, il n'est pas très bavard, il fait partie de la tribu des Biakti Nila, un peuple entièrement composé d'Albinos aux yeux bleus.
Si l'homme n'était pas bavard, la femme était une vraie pipelette remarqua Nero, qui, même lui, adorant les beaux discours et mots en devenait étourdi. Il pivota son corps vers Ganimée qui n'avait encore rien dit en dépit des révélations qui venaient de leur être faites. Il scruta les prunelles obsidiennes qui analysaient les nouvelles informations, il était évident que Ganimée démêlait le vrai du faux. Nero espérait qu'il puisse comprendre rapidement que Nafu n'était pas assez sagace pour mentir. Peu importait l'absurdité de ses propos, elle avait raison, ou du moins, elle y croyait. Ganimée recherchait la paix entre leur peuple et si cela pouvait être la solution, il allait décider de les suivre :
- Savez-vous le moyen pour nos peuples d'entretenir... des relations ? S'enquit Ganimée.
- Eh, eh, avant les questions, ne penses-tu pas qu'il faudrait te présenter, toi et tes amis ? Exigea Nafu.
Nero grimaça, personne n'osait tutoyer Ganimée à part lui-même, sans vraiment en connaître le fondement, il se sentait soudainement irrité par ce manque de politesse, il répondit à la place de l'aguna :
- Il s'agit de notre Général, dit-il sèchement, le prénom du petit vellam est Laioz, l'aguna au cache-œil s'appelle Elisiah et l'autre c'est le Capitaine Grimber. Moi, c'est Nero.
- Ravie de tous vous rencontrer, semblait-elle subitement plus calme, pour ta question, je ne peut pas te répondre, mais si quelqu'un le sait, c'est la cheffe du village.
- Mm... hocha Aslio. Vous êtes affaiblis, la forêt n'est pas votre climat de prédilection, ajouta-t-il, vous devriez nous suivre.
Les vellams et agunas patientèrent la réponse de leur Général, le seul en mesure de prendre une décision. Après un profond questionnement, Ganimée semblait avoir décidé :
- Nous allons les suivre. Dans nos conditions, il nous est impossible de continuer notre marche jusqu'à notre destination.
- Très bien, Général, répondirent les agunas.
En silence, Aslio indiquait le chemin à prendre jusqu'au lieu de leurs tribus. Si Ganimée avait opté de les suivre, cela était la conséquence de leur état de santé, il n'avait trouvé qu'une seule option, mourir de la nature ou mourir de leur mains, si leur bonté était effectivement un piège. L’occurrence de chacun des choix ayant une probabilité différente, il avait suivi son instinct de survie davantage que sa réflexion militaire. Allant toujours plus à l'Ouest, les marécages devenaient plus rares et les clairières s'élevaient sur leurs pas plus régulièrement. Nafu, qui ne s'était pas exprimée depuis de longues minutes ouvrit la bouche :
- Pourquoi êtes-vous ici ? Dans nos légendes, les agunas et vellams sont reclus dans leurs contrées et n'en sortent jamais.
- Nous cherchons l’État de l'Air, affirma Elisiah en toute honnêteté.
- Eli... Grimber grogna.
- À quoi bon le cacher, Capitaine, peut-être saurons-t-ils nous aider, justifia Ganimée.
À la mention de l’État de l'air, Aslio qui était dos à eux jusqu'alors s'était retourné, révélant ses sourcils froncés et son regard aussi sombre que les plumes de sa jupe :
- Pourquoi ? Demanda la voix rauque de l'albinos.
Bien qu'il doutait d'eux, Ganimée prit la peine d'expliquer, en leur épargnant les détails superflus, leurs mésaventures. De son point de vue, aussi loin qu'ils se trouvaient, ces nouveaux peuples n'avaient aucun pouvoir d'action sur leurs États, leur dire n'impliquait qu'un risque pour eux-mêmes, un risque résidant sur la grandeur de la confiance qu'ils pouvaient accorder à ces inconnus. Mais après quelques heures de marche à leur côté, Ganimée estimait qu'ils n'étaient pas un danger immédiat :
- Les derniers mois n'ont pas dû être simple pour vous, commenta Nafu.
- Mm... avaient-ils confirmé en cœur.
- Nous arrivons, déclara Aslio.
Le paysage qui se dévoilait ne ressemblait en rien à ce qu'ils avaient déjà pu admirer. Du sol aux maisons, le bois prédominait, chaque planche avait été millimétrée pour correspondre à sa voisine. Contrairement à une ville aguna qui se formait circulairement, le microcosme devant eux était d'une beauté linéaire. Une place, à équidistance des deux extrémités d'habitations, concentrait quelques boutiques en plein air et une demeure plus imposante que toutes les autres. En observant la populace rassemblée en cette place, Ganimée comprit qu'elle était le lieu de réunion des foules. Les habitations boisées étaient éclaircies par les glorieuses pétales aux milles et unes couleurs des fleurs suspendues à chaque fenêtre et balcon. Ce village miniature et enfantin avait pour effet de raviver les cœurs de ses habitants, si bien qu'un étranger tel que lui en appréhendait les aboutissants.
Arrivés sur la place centrale, Ganimée remarqua qu'aucun homme portant la couleur violet n'était perceptible, néanmoins, Nero demanda pour son compte :
- Les hommes n'existent pas dans la tribu violette ?
- Notre tribu s'appelle Parppils, grommela Nafu. Les hommes existent, ahaha, mais ils s'occupent de l'intérieur. Tandis que nous, les femmes, nous nous occupons du reste, la nourriture, les travaux, et la guerre lorsque c'est nécessaire. Mais bon, maintenant, nous sommes en paix avec la plupart des tribus. La preuve en est, elle frappa brusquement le dos de Aslio qui fut projeté en avant, les Biakti Nila et nous sommes des compères désormais. D'ailleurs, vous vous demandez peut-être, mais ils habitent à quelques centaines de mètres de nous, d'un commun accord, nous les protégeons et ils nous nourrissent.
- Parce qu'il existe d'autres tribus ? Toussa Grimber.
- Bien sûr, vous pensiez que nous étions les seuls ? Je ne vous ferais pas la liste, mais il y en a bien une dizaine, nous y compris.